lundi 4 mars 2024

Réalisations de Fernand Pouillon en banlieue parisienne…



 ensemble du Point-du-Jour à Boulogne-Billancourt, 1959-1963 
au fond du jardin, l’immeuble côté avenue Pierre-Grenier marque la fin de l’ensemble résidentiel, en bordure de la Seine. 

résidence Victor Hugo à Pantin, 262 logements, 1957-1963 

 
Fernand Pouillon (1912-1986)

Pantin, Montrouge, Boulogne-Billancourt, Meudon-la-Forêt... Dans le contexte de la construction du logement pour le plus grand nombre des années 50, Fernand Pouillon tenta d'imposer en banlieue parisienne une conception architecturale et urbaine plus audacieuse que celle des grands ensembles de son époque.

Collaborant avec paysagistes, céramistes et artistes sculpteurs, ses réalisations se profilent à la fois  modernes - pour l'agencement intérieur - et classiques dans un formalisme à la fois raffiné, monumental et dépouillé.

résidence du Stade Buffalo à Montrouge, 466 logements, 1955-1958 







 résidence du parc de Meudon-la-Forêt, 2635 logements, 1957 










 ensemble du Point-du-Jour à Boulogne-Billancourt, 1959-1963 

vue sur la tour la plus haute du quartier qui toise de ses 15 étages les jardins de la place Corneille 

 façade du cours des Longs-Prés 


résidence Victor Hugo à Pantin, 262 logements, 1957-1963 




Fernand Pouillon, monumental architecte

Contrairement à son quasi-contemporain Le Corbusier, l'architecte Fernand Pouillon (1912 – 1986) n'est pas enseigné dans les écoles d'architecture. Sans doute parce que le personnage, sulfureux et sans scrupule, avait, de son vivant, un peu trop occupé les pages « people » des gazettes avant de connaître l'infamie des cellules de la Santé... Pourtant, avec ses immeubles néo-classiques du Vieux-Port ou de la Tourette à Marseille, du Point-du-Jour à Boulogne-Billancourt, et plus encore les cités qu'il a construites en Algérie avant l'indépendance, Fernand Pouillon a toute sa place dans la petite famille de ceux qui ont marqué la construction française au XXe siècle : Hector Guimard et ses maisons Art nouveau, les frères Perret et leur utilisation révolutionnaire du béton (comme au Havre), Robert Mallet-Stevens le pourfendeur de l'ornementalisme (villa Noailles à Hyères), Jean Prouvé, génie du métal et de la maison en kit, et bien-sûr l'incontournable doctrinaire du modernisme, Le Corbusier...

Luc Le Chatelier, 2009, extrait d'un article paru dans Télérama.fr